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Hier encore

Après l’été indien, tombent les feuilles puis juste le temps de ramasser ce tapis rempli de couleurs, tombe la neige. C’est le temps des nuits sous le tapis blanc éclairé par la pleine lune, puis tombe encore la neige. Vient maintenant le froid, toujours plus froid, avant que le soleil ramène le printemps. Alors reviennent les oiseaux, tels des milliers de voiliers poussés par le vent, soufflés par ce calendrier que l’on ne peut arrêter.

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Ainsi tombent les feuilles des mois passés sans toi. Je ne suis qu’un géant de papier soufflé par les années pour vivre l’été comme cet enfant rêveur devenu marin.

Peux-tu entendre les vagues de mon bateau et ce vent dans ma voiture. Je suis l’oiseau volant par-dessus les vagues de la mer traversant le temps où tombent les feuilles mortes, juste avant.

Toute cette neige et ces quelques mots en héritage d’un passage éphémère. Ainsi les rêves passent, les faux pas, les joies, les peines, les jours et les nuits pour ce premier baiser que tu m’as donné. Maintenant il me reste dix milles ans parce que tu m’as trouvé.


Hier encore, j’avais toutes ces années de mes vingt ans. Mais tout ce temps fuyait dans ces projets inutiles armé de mes faiblesses. Il y a eu tant d’amours ratés par mes choix, aveuglé par cette recherche d’une image. Il aurait été mieux de me fermer les yeux pour te trouver.

Hier encore, j’avais toutes mes raisons de mes ambitions. J’ai été trahi par mes émotions et aussi elles m’ont poussé au-delà de la peur, de la fatigue et du doute. Mon corps volait au-dessus des murs du destin où le danger trop lent ne pouvait me toucher. Même le temps était invisible et si vite passé. 

Hier encore, je me pensais invincible devant mon aveuglement de qui j’étais.

 
 
 

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