Le temps

Tu avances avec moi dans la vie avec cette grande fidélité me faisant vieillir. Tu te sens très fort me menant vers la mort. Quoi que je fasse, tu es toujours le même. Si je cours ou roule si vite autour de la terre qu'il m'est possible de voir deux levers de soleil en un seul jour, tu me suis au même pas. Même si je veux te propulser ou te ralentir, il ne m'est pas permis de t'influencer. Parfois, tu me fais croire que tu ralentis, mais devant le miroir, je peux voir que j'ai vieilli finalement. Quand je dors, tu veilles comme les battements de mon cœur. Tu es la source de mes souvenirs, car sans toi, je vivrais toujours le même jour. Avec nous tous, tu es le même, sans privilèges pour certains. Je peux te rendre riche ou pauvre de notre voyage ensemble. Je t'aime et je te hais, car je ne peux t'apprivoiser malgré ma colère. Et si je te fais la guerre, tu continueras sans moi. Tu ne veux même pas me dire si après la mort de mon corps, tu seras toujours là de l'autre côté. Alors, pour tout cela, je te respecte et profiterai de toi à chaque seconde de ma vie. Et si tu me laisses devenir vieux avant que je ferme les yeux, j'en profiterai pour devenir encore meilleur. Mais promets-moi à ton tour de me laisser partir avant mes enfants.